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DECEMBRE l59I. 225
n et de mélancolie. —Et quel subject en avoit-il? dit « le Roy; dites le moi librement. — Il lui sembloit, « sire, que depuis quelque temps son service ne vous « estoit point bien agreable, et qu'il n'estoit pas emploié « selon le desir qu'il avoit tousjours monstré de vous « bien servir; et mesmes la derniere fois qu'il eust cest cc heur de baiser les mains de Vostre Majesté, vous ne <c lui voulustes jamais rien commander, combien que « par deux fois il se fust presenté devant vous pour cc cest effect : ains s'en retourna comme il estoit venu. « —Si est ce que je Tannois tant, va dire le Roi, il me « le devoit dire ou faire dire : j'y eusse donné ordre, « et l'eusse contenté. »
C'est ainsi que les rois en font : its regrettent ordinairement la mort de leurs serviteurs, desquels ils n'ont peu souffrir la vie.
En cest an 1591, fust imprimé à Paris et mis en lumiere ung fort beau livre, intitulé le Resveil Matin et Mot du guet des bons catholiques, composé par nostre maistre Yves Magistri, cordelier de Laval. Beaucoup s'estonnoient qu'estoit devenu le sens commun, et où il estoit allé; mais on le retrouva tout en ce beau livre, lequel aussi estoit grandement magnifié par son aucteur, qui disoit que tout bon catholique eri devoit avoir ; et qui en mesdisoit ou s'en mocquoit estoit indubitablement politique et mal sentant de la foi.
Au mesme temps et an 1591, ledit maistre Yves Magistri, cordelier de Laval, aiant esté fait chapelain et predicateur des Hespagnols à Paris pendant le qua-resme, preschant tous les matins en hespagnol à la chapelle de la Roine, dépité et mal content de ce que les dits Hespagnols ne lui avoient rien donné pour la 46. 15
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